Tu as peut-être déjà aperçu cette personne en coulisses d’un tournage, tenant une longue perche micro au-dessus des comédiens, le regard concentré, les bras tendus, immobile. C’est le perchman (ou perchiste), un rouage essentiel de la prise de son sur les tournages.
Mais alors, que fait exactement ce professionnel discret ? Pourquoi est-il si proche des acteurs sans jamais apparaître à l’image ? Et est-ce qu’il a un secret pour ne pas trembler après dix prises ? On t’explique tout.
Un technicien de l’ombre
Le perchiste est un technicien du son spécialisé dans la prise de son directe. Autrement dit : il capte les voix, les dialogues, les respirations, parfois même les silences… tout ce que disent et font les comédiens au moment du tournage.
Son outil principal : une perche micro, souvent télescopique, au bout de laquelle est accroché un micro très directionnel. Son but : capter le son au plus près, avec précision, sans jamais se retrouver dans le cadre de la caméra.
Ça a l’air simple ? Ce ne l’est pas. Parce qu’il faut à la fois viser juste, anticiper les mouvements, suivre le rythme d’une scène, éviter de toucher une lumière, une plante, un décor… et ne surtout pas respirer trop fort pendant la prise.
À quoi il sert exactement sur un tournage ?
On pourrait résumer ça à “tenir une perche”, mais ce serait un peu comme dire qu’un chef op “appuie sur un bouton”. En réalité, les missions du perchiste sont beaucoup plus riches :
- Placer le micro avec précision, souvent juste au-dessus du cadre, pour capter le son de façon optimale.
- Travailler main dans la main avec l’ingénieur du son, qui écoute au casque et valide la qualité des prises.
- S’adapter au jeu des acteurs et aux déplacements de la caméra, qui changent parfois entre deux prises.
- Installer et gérer des micros cachés si la perche est impossible à utiliser (par exemple sur un plan très serré ou un travelling complexe).
- Repérer les bruits indésirables (vêtements qui frottent, voitures qui passent…) et aider à les éviter ou les corriger.
Ce travail demande de la précision, de la patience, un bon sens de l’anticipation et une vraie coordination avec le reste de l’équipe son. C’est un métier très physique, surtout sur les tournages longs ou les scènes qui se répètent beaucoup !
C’est quoi un bon perchman ?
On reconnaît un bon perchiste à sa capacité à se faire oublier. Mais pour arriver à ce niveau de maîtrise, il faut :
- Une excellente oreille : pour repérer ce qui doit être capté et ce qui doit être évité.
- Un vrai sens du cadre : il faut connaître les focales, les axes caméra, et savoir se placer à quelques centimètres près.
- Une attention au jeu : suivre les intentions des comédiens, s’adapter à leur rythme, leurs respirations, leurs improvisations.
- Une forme physique solide : tenir une perche pendant 5 minutes sans bouger, puis recommencer, encore et encore… c’est un sport.
- Une discrétion absolue : dans les mouvements, dans les gestes, dans l’attitude. Rien ne doit perturber la scène.
C’est un métier aussi mental que physique, qui exige de la concentration tout au long de la journée.
Malheureusement, le perchiste est rarement mis en avant. Il ne signe pas les génériques. Il n’a pas d’interviews dans les magazines. Et pourtant, sans lui, pas de voix bien captées, pas de scène audible, pas de film qui fonctionne !
Il fait partie de ces artisans du cinéma qu’on ne remarque pas… sauf quand ils ne sont pas là. C’est un métier de passion, de précision et de responsabilité. Il faut aimer le travail bien fait, la rigueur technique, et savoir travailler en silence, au cœur de l’action.
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